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Alimentation des génisses laitières Trois distributions hebdomadaires, c’est tout bon !

Alimenter les génisses à l’ensilage de maïs est une des pratiques fréquemment rencontrées en Bretagne. Mais cette pratique se confronte à la volonté récente des éleveurs de réduire leur temps d’astreinte. Comment concilier les deux ? Éléments de réponse par les chambres d’agriculture de Bretagne.

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« En moyenne, le temps de travail a été réduit de 45 %
sur les lots affourragés trois fois par semaine au
lieu de tous les jours : 26 mn/animal/semaine
contre 47 mn. » (© Terre-net Média)

Pour éviter un engraissement prématuré et néfaste pour l’animal, il est recommandé de limiter les quantités à 4 kg de MS/j/animal de 400 kg. « Cette dose permet cependant d’avoir un objectif de croissance raisonnable de 700 g/j » soulignait Jean-Yves Porhiel (Chambre d’agriculture de Bretagne), en décembre 2009 à l’occasion des rencontres 3R. À cela s’ajoute la volonté des éleveurs de réduire le travail d’astreinte. Or, il s’avère que la réduction de la fréquence de distribution d’ensilage d’herbe ou de maïs (trois fois par semaine au lieu de sept) a été testée en bovins viande.

Abaisser la fréquence de distribution

« Sans conséquences pour les vaches allaitantes ou les génisses charolaises, cette simplification entraîne une légère diminution de la croissance quotidienne des taurillons », précisait toutefois le conseiller. C’est pourquoi le réseau chambre d’agriculture a décidé de lancer une étude dont l’objectif de l’étude était d’évaluer l’impact de la réduction de la fréquence de distribution de l’ensilage de maïs sur des génisses laitières Prim’Holstein conduite pour un vêlage à 24 mois. Pour se faire, deux essais consécutifs ont été lancés, le premier sur deux lots de 16 génisses d’âge variable entre 15 et 18 mois en début d’essais, le second sur deux lots de 10 génisses âgées de 8 à 10 mois en début d’essais. Outre l’âge, c’est la modalité de distribution qui était également comparée : distribution quotidienne (lots témoins) et distribution trois fois par semaine « et consommée dans les 6h les lundis et mercredis et les 12h les vendredis ».

La croissance maintenue

À l’issue des deux séries, les résultats indiquent que l’abaissement de la fréquence de distribution d’ensilage de maïs de 7 à 3 fois par semaine « ne pénalise pas la croissance des animaux ». Mieux ! Elle réduit les temps d’astreinte de façon notable et importante en hiver. Un temps dégagé par l’éleveur pour lui permettre de renforcer la surveillance des chaleurs et la santé des génisses. Mais si ce changement de pratique est possible, il doit toutefois être réalisé sur des lots de même poids et même âge.

Confirmation

« Nous confirmons donc les résultats observés sur les génisses charolaises », détaillait Jean-Yves Porhiel. Preuve que la compétition à l’auge n’a pas eu d’impact sur les poids finaux des animaux. « On peut supposer que le comportement alimentaire des génisses n’a pas été affecté » dans la mesure où après avoir consommé le maïs, elles pouvaient ensuite se reporter sur la paille présente à volonté. Seule remarque : dans cette étude, il n’a pas été possible de suivre précisément l’évolution des consommations de chacun des fourrage en fonction des jours de la semaine. Mais les résultats sont là ! En moyenne, le temps de travail a été réduit de 45 % sur les lots affourragés trois fois par semaine au lieu de tous les jours (26 mn/animal/semaine vs 47 mn), et ce, « sans incident sanitaire ». De quoi donner des idées…

Pour aller plus loin

  • Organisation du travail : une désileuse-cube une fois par semaine et le tour est joué ! (lire ici)
  • Institut de l’élevage : www.inst-elevage.asso.fr.

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